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Bonjour Laurence, Avant tout merci de répondre à nos questions !
Bonjour, je suis Laurence Gagne, 36 ans, originaire d’Auvergne, Haute-Loire plus précisément. Je suis la fondatrice, créatrice, gérante de Bagalam, une boutique en ligne de bijoux et accessoires de créateurs.
Je gère donc un site e-commerce de bijoux fantaisie et accessoires de créateurs, des articles que je présente aussi chez les particuliers en ventes privées et en entreprises (expo-ventes).
Je propose des articles de marques connues, de jeunes créateurs pas très connus mais ça ne saurait tarder (!) et des marques de commerce éthique. Mon choix se porte sur la qualité des produits, sur les rencontres aussi que je peux faire avec des créateurs sur les salons professionnels, les marchés. Dernièrement, je me suis beaucoup tournée vers des créateurs de Lyon car j’habitais tout près.
Mon objectif, en fait, c’est de proposer du nouveau, du beau et un maximum de "made in France" ou de commerce éthique. Acheter et vendre des bijoux bas de gamme, disons le, venant d’Asie, ne m’intéresse pas, même si je serai sûrement gagnante à le faire... Bref, placer de l’humain dans le commerce ! Et c’est ce que j’essaie de transmettre aux clients sur mon site.
C’est un site que j’ai voulu chaleureux, aéré, beau à regarder et le plus ergonomique possible.
Aujourd’hui sur le site, j’ai 348 produits en ligne, et depuis le début de l’année environ 1260 visites par mois en moyenne.
J’ai passé environ une année à travailler sur le projet, mon entreprise a été créée officiellement en juin 2011 et le site a été mis en ligne en octobre 2012. J’ai commencé à faire des ventes privées avant la mise en production pour tester les produits.
Ah, bonne question ! Je vais essayer d’être concise et succincte, parce que les raisons sont multiples. Tout d’abord je dois dire qu’en 2011, je revenais de Guadeloupe où j’avais passé 3 ans. J’étais alors géomètre-topographe. Quand nous sommes revenus, j’ai eu l’occasion de faire une pause et de réfléchir à mon avenir : avais-je envie de planter des bornes jusqu’à la retraite ? Mon métier était certes passionnant mais assez physique sur le terrain et pas très glamour (on ne part pas travailler en talons et maquillage). Cela faisait 10 ans que je travaillais dans ce secteur et j’avais envie très clairement d’autre chose. Plus compatible aussi avec ma nouvelle vie de maman. Et puis je trouve terriblement angoissant de faire le même métier toute sa vie. Alors ce projet là est né de journées de réflexion. D’abord, j’avais envie de travailler dans le commerce. Envie de travailler pour moi. De me lancer un défi aussi : faire quelque chose de totalement nouveau pour moi. De vendre des articles qui me plaisent. Pouvoir m’occuper de mon fils
D’où un site e-commerce qui permet d’avoir une certaine flexibilité du temps de travail. Enfin, c’est ce qu’on croit au départ ! Et puis il me fallait des articles faciles à stocker qui ne prendrait pas les 3/4 de la maison : d’où les bijoux.
" Avant même de créer le site, j’avais ouvert une page Facebook et un blog, ce qui m’a permis de me retrouver référencée avant même la mise en production. Et surtout, ça m’a permis de me faire connaître. "
Oui. La première chose à faire, c’est d’aller à la CCI, s’informer sur la création d’entreprise. Car ce n’est pas une mince affaire. Vive l’administration française...
Comme j’avais l’ambition de faire un site qui tienne la route dès le départ, avec un stock assez conséquent et que mon apport en capitaux était maigre, j’ai demandé à bénéficier de prêts à taux zéro. Les plateformes territoriales Centre Ain Initiatives et le VSDI, (Val de Saône Dombes Initiatives) m’ont soutenue, épaulée et suivie. Ce n’était pas gagné car les sites e-commerces n’ont pas forcément bonne réputation auprès des banques et des prêteurs. Mais j’ai réussi à les convaincre ! Je me suis aussi inscrite dans une association de chefs d’entreprise, les Mompreneurs de Lyon, réservée aux femmes et mamans. Comme toutes les associations de chef d’entreprise, elle permet de ne pas rester isolé, de se faire un réseau, de partager son expérience. C’est important de ne pas rester seule.
Pour le site, n’y connaissant strictement rien, j’ai tout externalisé : charte graphique, conception et référencement. Pour tout le reste, c’est moi qui gère.
Pour le moment, je n’ai aucun problème à les gérer seule, le nombre de ventes n’étant pas encore astronomique. Pour le SAV, les retours se comptent sur les doigts d’une main ! Bons produits !
Avant même de créer le site, j’avais ouvert une page Facebook et un blog, ce qui m’a permis de me retrouver référencée avant même la mise en production. Et surtout, ça m’a permis de me faire connaître. Sur le site, l’essentiel est là : compte fidélité, parrainage, frais de livraison offerts dès 60€ d’achat, paquet cadeau offert. Je fais évidemment des promotions que je relaie sur Facebook, le blog, twitter. Et j’envoie des newsletters régulièrement. Depuis quelques mois, l’application pour i-phone a été lancée (conception Sakanet.fr).
Dernier point : les ventes privées réservées aux VIP. Elles n’ont pas encore vu le jour car le module n’est pas du tout adapté à ce que je veux faire. J’attends beaucoup de Thelia sur ce point là !
Sur Facebook, pendant très longtemps je postais quotidiennement trop de photos, de liens. Je me suis calmée un peu ! De temps à autre je poste sur twitter mais je ne suis pas une adepte.
Être connue ! Le nombre de visiteurs/jours malgré l’optimisation du référencement est assez décevant. Pendant longtemps le site a été très lent. Il fallait vraiment le vouloir pour aller au bout du processus d’achat. On a fait des modifications, un changement d’hébergeur. Ça va mieux mais ce n’est pas encore le top.
Hier encore, j’ai reçu un message spontané d’une cliente qui avait reçu sa commande. Elle était ravie de l’envoi rapide et de son article, bien sûr. Voir aussi des clientes qui reviennent acheter sur le site, ça fait plaisir aussi. Ça, ça me fait du bien ! Depuis peu, je commence à être démarchée par les créateurs, ça montre aussi que le site commence à être connu et à intéresser.
Objectif numéro un : être rentable ! Et vite. Il ne faut pas se voiler la face et être très conscient avant de se lancer : tous les sites ne sont pas rentables dès la première année. Surtout sur un secteur aussi concurrentiel que les bijoux. Développer le pôle marketing pour que la France entière connaisse Bagalam ! Toujours rencontrer de nouveaux créateurs pour proposer des choses nouvelles. Développer des partenariats.
Pour les 3 ans à venir, j’aimerais une belle croissance pour Bagalam. Développer l’entreprise, trouver un(e) associé(e) qui partage les mêmes objectifs : proposer du beau, du local, de l’éthique.
Et j’aimerais me former dans différents domaines : l’informatique pour faire des petits changements sur le site sans avoir à passer par quelqu’un, en infographie aussi.
La première chose très importante : s’entourer des bonnes personnes dans les secteurs qu’on ne gère pas. Choisir le webmaster est primordial. C’est comme bien choisir le maçon qui va construire votre maison : s’il y a des défauts partout, c’est autant de difficultés qui vont apparaitre et vous casser les pieds... Savoir gérer les bugs auprès de la clientèle. Il faut être très réactif. L’autre difficulté c’est de se faire connaître rapidement et de rester au top dans le positionnement chez Google. Un virus (ça m’est arrivé l’an dernier, des russes...) et c’est la dégringolade.
Autre difficulté quand on travaille seule et à la maison : essayer de ne pas se décourager, rester motivée et faire comprendre à son entourage qu’on travaille.
Avoir un dossier en béton. Avoir un moral en béton. Y croire. Être bien entourée, même si on travaille seule. Avoir les ressources financières nécessaires. Ne pas rester isolée. Choisir les bons prestataires. Ne pas s’attendre à des miracles. S’ils arrivent, tant mieux ! Et surtout ne pas se lancer dans le domaine du bijou, j’ai assez de concurrence. :)
Et bien, c’est par hasard mais ce hasard s’inscrit dans la même démarche que mon choix dans les créateurs. Je voulais travailler avec un prestataire que je pourrais rencontrer facilement. Il se trouve qu’un webmaster se trouvait à quelques kilomètres de chez moi, qu’il utilisait Thelia. J’avoue que je ne connaissais pas et que je voulais au départ créer mon site avec Prestashop. J’ai donc comparé les deux et le fait que ce soit une entreprise locale, auvergnate, en plus, a fait pencher la balance. Même mon référenceur est auvergnat. Ça peut paraitre un peu dénué de sens pour certains mais je trouve pour ma part que ça reflète bien l’état d’esprit de mon entreprise : Bagalam travaille avec les acteurs de la vie économique française : prestataires, fournisseurs. On ne peut pas demander à ce que notre économie aille mieux si soit même on ne fait rien. C’est mon côté idéaliste...
Et je vous invite à venir découvrir mon site et pourquoi pas me laisser vos commentaires.
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